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Une réforme, oui, mais une réforme injuste, non !
23/09/2010 20:23
Alors que la journée de mobilisation contre la réforme des retraites bat son plein, Debout la République rappelle que les Français sont prêts à la réforme, mais pas à une réforme inefficace, qui pénalise le plus grand nombre au profit des plus favorisés. Ce projet gouvernemental, qui semble dicté par Moody’s & Co, est tout bonnement inacceptable car il menace profondément la cohésion sociale de notre pays telle que l’a mise en place le Conseil National de la Résistance à la Libération. Le gouvernement a tenté de brouiller les pistes avec une fausse concertation mais tous ses faux-fuyants ont échoué. Il apparaît désormais très clairement que le passage de 65 à 67 ans pour une retraite à taux plein est inacceptable, puisqu’il va toucher de plein fouet les salariés les plus exposés et les plus fragiles - au premier rang desquels les femmes - les plongeant par dizaines de milliers dans la misère.
Mais alors, comment réformer les retraites ?
Debout la République expose ses propositions.
Avec la publication du rapport du COR, la question des retraites a pris une tournure biaisée. Disons-le tout net, ce rapport est absurde et constitue une approche inappropriée de la réforme des retraites. Les projections du COR sont absurdes car elles anticipent à 40 ans de distance ce que serait, à rythme de croissance constant, l’ampleur des déficits du régime de retraite. Ce faisant, on inscrit dans le marbre sur une période beaucoup trop longue les difficultés qui sont justement la cause, dans la France de ce début de XXIème siècle, de l’insuffisance de création de richesse, première cause du déséquilibre des caisses de retraite.
En cherchant ainsi à noircir le tableau pour imposer une réforme obligatoirement injuste, on dramatise la situation, comme en témoigne l’ampleur bien moins importante qu’on veut le dire du « trou » des retraites aujourd’hui – moins de 10 milliards de déficit à rapporter aux 250 milliards d’euros et plus versés chaque année sous forme de pensions ! La conséquence de cette irresponsable dramatisation n’est que trop prévisible : des Français encore plus inquiets, augmentant leur épargne et diminuant leur consommation, engluant davantage encore la France dans la récession.
Bref, on se résigne à partager le « gâteau » d’une richesse nationale stagnante en parts toujours plus petites, au lieu de le faire grossir pour maintenir des niveaux de pension corrects. Le tout sans voir l’effet dépressif de long terme ainsi généré sur l’économie française qui risque bel et bien, au final, d’entraîner le pays dans une spirale de paupérisation absolue et de transformer les prévisions du COR en prophétie auto-réalisatrice…
La vraie urgence est de faire grossir le « gâteau » en créant des emplois par le rétablissement de la compétitivité française, seul moyen de vaincre par le haut le déficit structurel des retraites. Cela signifie une politique d’électrochoc à laquelle se refusent les élites. Cela implique une action au niveau national et au niveau européen :
Au niveau national
la baisse de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices ;
la forte baisse des charges sociales : si on avait engagé les 18 milliards annuels de la loi TEPA pour aider les PME à investir, on n’en serait pas là aujourd’hui ! ;
la création, comme en Allemagne, d’une « TVA sociale » partielle, mettant progressivement à contribution les produits importés au financement de la protection sociale et diminuant, à terme, de 25% de coût net des biens français à l’export ;
la remise en cause de l’oligopole bancaire dont les abus tarissent l’investissement dans l’économie productive.
Au niveau européen
la sortie de l’euro pour dévaluer la monnaie et relancer l’économie française ;
la lutte contre le libre échange déloyal des pays émergents, Chine en tête, à l’origine de la perte de substance économique de la France (charrettes des délocalisations et des « plans sociaux ») ;
l’incitation à acheter les produits « fabriqué en France » pour mobiliser les Français autour de leur économie et responsabiliser leurs achats,…
Cette liste de mesures, non-exhaustives, provoquerait un vrai redressement de l’économie française, transformant le dynamisme démographique de notre pays - aujourd’hui un handicap avec des millions de bras inactifs - en véritable atout, faisant fondre les déficits et les dépenses « d’infirmerie sociale » tout en augmentant parallèlement les recettes.
Une telle évolution serait probablement susceptible de résoudre l’effet de ciseaux apparemment inextricable qui menace aujourd’hui la retraite par répartition : de plus en plus de pensionnés face à un volume structurellement insuffisant de cotisants.
Bien évidemment, la priorité donnée au rétablissement de la compétitivité n’interdit pas en parallèle le lancement d’une réforme sérieuse des retraites, en prenant le temps d’aboutir à des mesures transparentes et consensuelles, garantes de justice et donc d’efficacité.
Il s’agirait alors :
d’unifier les régimes publics / privés,
d’instaurer une retraite-plancher sur le modèle suédois (empêchant la paupérisation des retraités modestes),
de moduler l’âge légal de départ en fonction de la pénibilité (prenant ainsi en compte la hausse de l’espérance de vie), par exemple dans le cadre d’un système de retraites à points calqué sur le modèle suédois (plus juste, plus transparent et plus rationalisé que son homologue français),
de créer une contribution plus juste des revenus du capital au financement des caisses, avec la création d’une taxe Tobin et d’une taxe sur les banques,
d’allonger progressivement la durée de cotisation pour tenir compte de l’allongement de la durée de vie, dès lors (et dès lors uniquement) que le taux d’activité des seniors augmentera substantiellement et permettra ainsi de rendre viable cette évolution. C’est une mesure de loin préférable à la fin de la retraite à 60 ans, qui pénalisera ceux qui ont débuté très tôt leur vie active, souvent dans des métiers pénibles.
On le voit, il s’agirait rien moins que de refonder le pacte social de la Libération à l’aune des évolutions sociologiques lourdes de la France de ces 60 dernières années, non pas de le démanteler comme cherche en réalité à le faire une réforme qui ne dit pas son nom.
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Une autre Europe : en-a-t-on seulement besoin ?
23/09/2010 14:07
Le point sur le constat ne portait pas trop à débat. Il est assez largement partagé par les alternatifs. Mais il y a une question plus délicate : celle de l’utilité de l’Europe. Certains commencent à douter de l’idée d’Europe même, qu’ils remettent totalement en question.
Le mythe de l’impuissance des nations
C’est une des réussites de l’entreprise de démolition des Etats-nations que d’avoir fait passer le message que le monde était désormais trop vaste pour nos petites nations. Beaucoup de nos compatriotes ont fini par accepter cette théorie qui conduit inéluctablement au besoin d’Europe pour pouvoir agir sur notre destin. Pourtant, comme le soutient Frédéric Lordon « en appeler au gouvernement mondial est le plus sûr moyen d’avoir la paix –entendre – pas de gouvernement du tout ».
On le voit de plus en plus, ce n’est pas le transfert du pouvoir vers de grands ensembles supranationaux qui permet une quelconque prise des citoyens sur leur vie. Au contraire, ce transfert organise leur absence d’influence sur le cours des choses. En réalité, les Etats-nations restent clairement le meilleur moyen pour les peuples d’agir sur leur destin, mais à la condition fondamentale de garder des frontières, qui leur permettent alors de garder une autonomie politique.
Par exemple, lors de la crise asiatique des années 90, la Malaisie a choisi de restaurer un contrôle des mouvements de capitaux contre l’avis du FMI. Cela lui a permis d’éviter la potion amère imposée par le Fonds aux autres pays et d’éviter un désastre économique, tout comme la Chine qui n’avait pas (et n’a toujours pas) levé toutes les restrictions aux mouvements de capitaux. Enfin, la Corée du Sud maintient des barrières assurant que 95% des voitures vendues sont produites localement.
Les cas de la Malaisie et de la Corée du Sud sont intéressants car il s’agit de pays nettement moins riches que la France, ce qui montre qu’il est parfaitement possible, encore aujourd’hui, y compris pour des pays bien intégrés dans l’économie mondiale, de mener des politiques autonomes. Mais cela est rendu possible par l’existence de frontières car il est évident qu’en abandonnant tout frontière (commerciale, humaine ou financière), alors l’Etat perd une grande partie de sa capacité d’action.
L’apport de l’Europe
Mais malgré tout, l’Europe peut apporter quelque chose à la France. En effet, plusieurs centaines de millions d’habitants pèseront toujours un peu plus que soixante-cinq, à la condition bien sûr que le grand ensemble aille dans la même direction et repose sur une véritable légitimité. Aujourd’hui, s’il serait possible d’introduire une taxe Tobin en France en restreignant les mouvements de capitaux à nos frontières du fait du montant élevé de l’épargne des Français, la finance européenne s’en remettrait.
En revanche, si la France arrivait à monter une Zone Européenne Financière avec l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, alors, c’est bien la face de la finance européenne et possiblement mondiale qui serait transformée. Bien sûr, cela ne se fera jamais avec la construction européenne telle qu’elle est conçue aujourd’hui, mais l’échelle européenne apporte une possibilité d’action supplémentaire. De même, si nous voulions créer un successeur au Concorde, l’hexagone serait peut-être un peu limité.
D’un point de vue commercial, la France peut, seule, introduire de nombreux éléments protectionnistes à travers la fiscalité (TVA sociale, taxe verte…). D’un point de vue monétaire, en reprenant notre autonomie, nous pourrions également recourir à la monétisation et mener une politique conforme à nos intérêts. Mais, là encore, la coordination européenne (dans une forme radicalement différente, j’y reviendrai demain) nous permettrait sans doute d’aller plus loin.
En effet, on peut imaginer qu’il ne serait possible qu’à l’échelle du continent de revenir à des parités fixes par rapport aux grandes monnaies internationales alors que la France seule aurait du mal à le faire pour le franc. L’Europe est aussi le bon échelon pour mettre fin au privilège du dollar. De même, la mise en place d’un protectionnisme régional prenant en compte les différences salariales, si elle n’est pas impossible à l’échelle nationale, serait sans doute plus facile à une échelle continentale.
Bref, si je crois qu’aujourd’hui, pour peu que la France rétablisse ses frontières, notre pays a encore une immense capacité d’action sur son destin, je pense que l’échelle européenne peut encore nous apporter une possibilité d’action supplémentaire et qu’en cela, nous avons besoin de l’Europe.
Je reviendrai demain sur l’architecture institutionnelle de cette nouvelle Europe.
Laurent Pinsolle
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Une autre Europe : en-a-t-on seulement besoin ?
23/09/2010 14:07
Le point sur le constat ne portait pas trop à débat. Il est assez largement partagé par les alternatifs. Mais il y a une question plus délicate : celle de l’utilité de l’Europe. Certains commencent à douter de l’idée d’Europe même, qu’ils remettent totalement en question.
Le mythe de l’impuissance des nations
C’est une des réussites de l’entreprise de démolition des Etats-nations que d’avoir fait passer le message que le monde était désormais trop vaste pour nos petites nations. Beaucoup de nos compatriotes ont fini par accepter cette théorie qui conduit inéluctablement au besoin d’Europe pour pouvoir agir sur notre destin. Pourtant, comme le soutient Frédéric Lordon « en appeler au gouvernement mondial est le plus sûr moyen d’avoir la paix –entendre – pas de gouvernement du tout ».
On le voit de plus en plus, ce n’est pas le transfert du pouvoir vers de grands ensembles supranationaux qui permet une quelconque prise des citoyens sur leur vie. Au contraire, ce transfert organise leur absence d’influence sur le cours des choses. En réalité, les Etats-nations restent clairement le meilleur moyen pour les peuples d’agir sur leur destin, mais à la condition fondamentale de garder des frontières, qui leur permettent alors de garder une autonomie politique.
Par exemple, lors de la crise asiatique des années 90, la Malaisie a choisi de restaurer un contrôle des mouvements de capitaux contre l’avis du FMI. Cela lui a permis d’éviter la potion amère imposée par le Fonds aux autres pays et d’éviter un désastre économique, tout comme la Chine qui n’avait pas (et n’a toujours pas) levé toutes les restrictions aux mouvements de capitaux. Enfin, la Corée du Sud maintient des barrières assurant que 95% des voitures vendues sont produites localement.
Les cas de la Malaisie et de la Corée du Sud sont intéressants car il s’agit de pays nettement moins riches que la France, ce qui montre qu’il est parfaitement possible, encore aujourd’hui, y compris pour des pays bien intégrés dans l’économie mondiale, de mener des politiques autonomes. Mais cela est rendu possible par l’existence de frontières car il est évident qu’en abandonnant tout frontière (commerciale, humaine ou financière), alors l’Etat perd une grande partie de sa capacité d’action.
L’apport de l’Europe
Mais malgré tout, l’Europe peut apporter quelque chose à la France. En effet, plusieurs centaines de millions d’habitants pèseront toujours un peu plus que soixante-cinq, à la condition bien sûr que le grand ensemble aille dans la même direction et repose sur une véritable légitimité. Aujourd’hui, s’il serait possible d’introduire une taxe Tobin en France en restreignant les mouvements de capitaux à nos frontières du fait du montant élevé de l’épargne des Français, la finance européenne s’en remettrait.
En revanche, si la France arrivait à monter une Zone Européenne Financière avec l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, alors, c’est bien la face de la finance européenne et possiblement mondiale qui serait transformée. Bien sûr, cela ne se fera jamais avec la construction européenne telle qu’elle est conçue aujourd’hui, mais l’échelle européenne apporte une possibilité d’action supplémentaire. De même, si nous voulions créer un successeur au Concorde, l’hexagone serait peut-être un peu limité.
D’un point de vue commercial, la France peut, seule, introduire de nombreux éléments protectionnistes à travers la fiscalité (TVA sociale, taxe verte…). D’un point de vue monétaire, en reprenant notre autonomie, nous pourrions également recourir à la monétisation et mener une politique conforme à nos intérêts. Mais, là encore, la coordination européenne (dans une forme radicalement différente, j’y reviendrai demain) nous permettrait sans doute d’aller plus loin.
En effet, on peut imaginer qu’il ne serait possible qu’à l’échelle du continent de revenir à des parités fixes par rapport aux grandes monnaies internationales alors que la France seule aurait du mal à le faire pour le franc. L’Europe est aussi le bon échelon pour mettre fin au privilège du dollar. De même, la mise en place d’un protectionnisme régional prenant en compte les différences salariales, si elle n’est pas impossible à l’échelle nationale, serait sans doute plus facile à une échelle continentale.
Bref, si je crois qu’aujourd’hui, pour peu que la France rétablisse ses frontières, notre pays a encore une immense capacité d’action sur son destin, je pense que l’échelle européenne peut encore nous apporter une possibilité d’action supplémentaire et qu’en cela, nous avons besoin de l’Europe.
Je reviendrai demain sur l’architecture institutionnelle de cette nouvelle Europe.
Laurent Pinsolle
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Une association humaniste : « Terre de liens, la Foncière »
23/09/2010 10:17
Nous tenions à mettre à l’honneur une association dont le projet nous a particulièrement séduit, tant il s’écarte du modèle économique classique ultra – libérale, un modèle nuisible à l’agriculture française sur un très court terme. L’originalité de cette association réside dans le fait qu’elle a pris en charge un portage collectif de la propriété, rejetant toute spéculation et basant ses principes sur une épargne solidaire tournante. A l’aide d’une épargne citoyenne, l’association soustrait des terres aux marchés spéculatifs et les protège définitivement puisqu’elles ne seront plus à vendre. Elles seront ensuite utilisées successivement par des locataires responsables. Le but étant que l’usage prime sur la propriété et d’empêcher ainsi la pression financière et économique incompatible avec la pérennité des usages de ce bien commun que constitue la terre. Toutefois, la « Foncière Terre de liens» n’a pas pour vocation de supprimer les acteurs privés, ni de se substituer aux pouvoirs publics. Elle joue simplement un rôle, certes modeste, mais non négligeable dans la nécessaire évolution des rapports de l’homme avec la terre. La finalité étant d’amener l’ensemble des acteurs à modifier les règles de gestion du foncier pour préserver la terre agricole. A noter la participation de
la NEF , une banque éthique que beaucoup de banques cupides devraient prendre pour exemple, afin de réapprendre les fondamentaux d’un métier qu’ils ont dénaturé.
Le comité local DLR
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Une autre Europe : pourquoi ?
22/09/2010 17:20
J’avais initialement prévu de traiter du comment réformer l’Europe, mais, au final, j’ai trouvé difficile de parler du moyen de changer l’Europe sans expliquer ma vision et donc in fine de mon analyse des carences de l’Europe telle qu’elle est aujourd’hui, mais aussi de son utilité. C’est pour cela que je vais traiter le sujet en plusieurs articles qui seront donc publiés sur quelques jours.
Une Europe anti-démocratique
Le premier problème posé par l’Europe est une tendance peu démocratique, récemment illustrée par le refus de prendre en compte le vote de la France et des Pays-Bas sur le TCE : à quoi servait-il de faire voter les peuples si c’était pour ignorer leur vote par la suite ? Pire, cette tendance se retrouve dans la construction institutionnelle de l’Union Européenne qui donne de très larges pouvoirs à des organisations technocratiques très indépendantes : la Commission et la BCE.
Globalement, transpire de cette construction européenne le sentiment que les élites savent bien ce qu’il faut faire et que le peuple est trop bête pour comprendre ces questions et qu’au final, il n’est pas mauvais d’isoler de plus en plus de décisions des bas instincts populaires. C’est ainsi qu’une même majorité domine le parlement européen depuis 1979, unissant sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens dans une organisation que l’on pourrait qualifier au mieux de post démocratique.
Une Europe fédéraliste
En outre, l’embryon d’état européen ne cesse de vouloir dépecer l’autorité et les pouvoirs des Etats-nations, les seuls encore à même de remettre en question la montée en puissance de cet échelon européen supranational, comme l’illustrent les velléités de mise sous tutelle des budgets. Parallèlement, l’Europe semble intéressée par l’émancipation des régions. Il faut dire que ce ne sont pas les régions qui pourraient demain remettre en cause les autorités européennes…
Plus globalement, si le débat entre construction confédérale ou fédérale n’a pas été clairement tranché, la construction de l’Europe incorpore de plus en plus d’éléments fédéralistes. Et cela limite de plus en plus la capacité d’action des Etats, qui apparaissent de plus en plus impuissants, renforçant alors la tentation fédéraliste… Il est parfaitement anormal qu’un débat clair n’ait pas été mené sur cette question pourtant fondamentale et que seuls les peuples sont aptes à trancher.
Une Europe néolibérale
Enfin, tout ce petit monde se rejoint la plupart du temps pour promouvoir un agenda volontiers néolibéral qui a abouti à une déréglementation générale (commerce, monnaie, services publics…) depuis vingt cinq ans. D’ailleurs, pour bien éviter que les peuples ne puissent pas remettre en cause les politiques ainsi décidées, les traités sont truffés d’un agenda politique à sens unique, évitant toute remise en question trop profonde, alors que ces traités devraient se limiter à des questions institutionnelles.
Même si les résultats économiques de l’Europe étaient excellents, la voie que nous prenons depuis vingt cinq ans n’est pas acceptable. Les Etats ne devraient pas se voir imposer de libéraliser certains services publics, au mépris du choix des peuples lors des élections nationales. Et le pire est que cet agenda a provoqué des résultats désastreux puisque l’Europe est en panne de croissance depuis dix ans, qu’un chômage de masse subsiste en partie du fait d’une désindustrialisation accélérée.
Le bilan de l’Europe de l’Acte Unique au traité de Lisbonne est catastrophique : anti-démocratique, fédéraliste, et dogmatiquement néolibérale. Mais est-ce à dire qu’il faut oublier toute idée d’Europe. Est-ce l’idée d’Europe qui est viciée ou seulement son exécution actuelle ?
Laurent Pinsolle
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